Le trouble anxieux généralisé se caractérise par un sentiment persistant de nervosité et d’une inquiétude permanente et excessive qui affectent fortement le quotidien de la personne qui en souffre. Ce trouble est, la plupart du temps, accompagné de symptômes physiques, comme l’agitation, la fatigue et l’épuisement mental, des difficultés de concentration, des tensions musculaires, des perturbations du sommeil, voire parfois un sentiment de dépersonnalisation/déréalisation. Fréquemment, l’anxiété généralisée est alimentée par des événements réels du quotidien et les responsabilités professionnelles, familiales ou autres de la personne concernée.

Ceux qui souffrent du trouble d’anxiété généralisée ont souvent du mal à contrôler leurs angoisses et constatent que leur malaise a tendance à persister dans le temps. Ce trouble associe, la plupart du temps, plusieurs thèmes différents (travail, argent, santé, avenir…). Les inquiétudes de la personne sont quasi-systématiquement disproportionnées par rapport à la réalité des risques. La personne concernée est en état de vigilance permanente et extrême vis-à-vis de son environnement interne et externe.

Le trouble panique concerne des attaques de panique répétitives et inattendues. Ces attaques entraînent la survenue brutale d’une peur intense, de catastrophe imminente ou d’un sentiment soudain de mort. Les personnes concernées ont l’impression de perdre le contrôle de soi-même.

Lors d’une crise, plusieurs symptômes – physiques comme psychologiques – peuvent apparaître tels que : palpitations, accélération du rythme cardiaque, transpiration, tremblements, sensation d’essoufflement ou d’étouffement, douleurs thoraciques ou l’impression d’avoir la « gorge serrée », sensation d’étourdissement ou de vertige, faiblesse physique, frissons ou bouffées de chaleur, nausées ou douleurs abdominales.

Souvent, le trouble panique correspond à l’association de deux événements :

1. La répétition de crises d’angoisse aiguë, plus ou moins fréquentes et dont la survenue est peu prévisible
2. La crainte par anticipation d’une nouvelle crise de panique : « la peur d’avoir peur »

Dans certaines situations, les attaques de panique sont attendus par la personne qui les vit. Ce sont les attaques pour lesquelles il existe un signal particulier ou un déclencheur évident. Ces attaques sont généralement liées à une ou plusieurs situations vécues régulièrement.

Le trouble obsessionnel-compulsif (TOC) se caractérise par deux types de symptômes – les obsessions et les compulsions. Ces symptômes peuvent apparaître séparément ou ensemble.

Parfois appelée la « maladie du doute », les personnes souffrant des TOC se trouvent envahies par des pensées et des rituels douloureux et difficilement contrôlables. Le trouble obsessionnel-compulsif se développe lorsqu’une personne est incapable de tolérer l’incertitude et l’angoisse générées par ce qu’elle redoute.

Les personnes qui souffrent du trouble obsessionnel-compulsif se sentent accablées par des pensées récurrentes et angoissantes – appelées les obsessions – centrées par exemple sur la propreté, l’ordre, la symétrie, la peur de faire une erreur ou celle de commettre des actes impulsifs, violents ou agressifs, ou encore par un sentiment excessif de responsabilité vis-à-vis d’une personne ou situation spécifique.

Pour prévenir ou réduire leur anxiété, les personnes concernées effectuent des gestes ou des actes mentaux répétés – des compulsions – comme des rituels de rangement, de lavage ou de vérification.

Les personnes qui souffrent de TOC ont souvent conscience de la nature « irrationnelle » de leurs obsessions, « fabriquées » par leur propre activité mentale et sans fondement réel.

Elles concernent des thèmes variés comme :

• Des obsessions à thématiques de contamination – « TOC de propreté »
• Des obsessions liées à l’ordre, la symétrie, le rangement et la vérification, y compris la vérification purement mentale 
• Des pensées de doute
• La peur d’être responsable de catastrophes, de se faire du mal ou de faire du mal aux autres (dans le présent ou l’avenir)
• La peur d’avoir fait du mal (dans le passé), parfois accompagnée du TOC de la confession
• Des obsessions à thématiques de perfection
• Des obsessions de nature religieuse, superstitieuse ou magique
• Des obsessions à thématiques sexuelles
• Des obsessions axées sur la santé et sur le corps, également présentes dans la dysmorphophobie et l’hypocondrie
• Le TOC du couple 

Les obsessions des TOC apparaissent dans l’esprit sans raison particulière, contre la volonté de la personne concernée et sont contraignantes et intrusives. Comme dans les autres troubles d’anxiété, les obsessions génèrent de l’angoisse importante qui se manifestent par des symptômes physiques comme psychiques.

Les compulsions, quant à elles, sont des comportements ou des actes mentaux répétitifs, souvent appelés des « rituels ». La personne concernée se sent obligée de répéter certaines actions pour chasser l’obsession de son esprit dans l’objectif de diminuer son niveau de l’anxiété. 

Selon la nature des obsessions, les compulsions prennent une forme particulière :

• Lavage des mains
• Vérifications de toute sorte, y compris la vérification purement mentale 
• Rangement ou souci de symétrie suivant un ordre précis
• Comptage ou répétition silencieuse de certains mots, idées…
• Rituels en lien avec la religion, la magie, des superstitions…
• Remise en cause constante et souvent excessive de ses choix de vie (son travail, son couple…)
• …

La personne souffrant de TOC se sent obligée d’accomplir ses rituels suivant des règles prédéfinies et de façon extrêmement précise. Les compulsions se ressentent souvent comme étant très envahissantes et ne procurent ni plaisir ni satisfaction. Elles n’apportent qu’un soulagement temporaire visant à diminuer l’angoisse, avant le retour des compulsions et des pensées fort anxiogènes.

Comme les obsessions sont étroitement liées aux peurs spécifiques de la personne qui en souffre, la liste des obsessions est quasiment infinie.

Il est tout à fait possible de souffrir de plusieurs TOC en même temps. De même, il n’est pas rare qu’un TOC particulier – une fois « maîtrisé » – soit remplacé par un autre. D’où l’importance de traiter le trouble obsessionnel-compulsif dans son ensemble.

Le trouble obsessionnel-compulsif « pur » (ou « Pure O » en anglais, pour « Purely Obsessional ») concerne les TOC sans compulsions physiques ou visibles.

En effet, la particularité du « Pure O » est qu’il se déroule entièrement « dans la tête » car il ne s’accompagne généralement pas de compulsions physiques comme le lavage des mains, rangement compulsif ou autres compulsions que l’on effectue pour tenter de chasser l’anxiété.

Comme dans tout type de TOC, les obsessions du « Pure O » sont caractérisées par des pensées intrusives incontrôlables et se focalisent sur des thèmes très variés :

• Des craintes excessives de faire du mal à soi-même ou à quelqu’un d’autre
• Des doutes persistants sur sa propre identité et des questionnements existentiels
• Des préoccupations irrationnelles concernant la sexualité, la religion ou toute question en lien avec ses valeurs morales
• La peur irrationnelle « d’échouer », de ne « pas être parfait » ou d’être ridiculisé…
• …

Mais, bien que les compulsions du « Pure O » ne portent aucune compulsion physique ou visible, le terme Pure O (« obsessionnel pur ») est, en réalité, quelque peu erroné car il s’accompagne toujours de compulsions mentales. Plus précisément, les compulsions Pure O se déroulent dans l’esprit et non « physiquement ».

Voici quelques exemples de compulsions mentales telles qu’elles peuvent se manifester dans le TOC de « Pure-O » :

• Se rassurer en permanence en scrutant minutieusement ses pensées ou souvenirs pour faire en sorte que ses peurs ne se produisent pas, au présent comme à l’avenir
• Analyser scrupuleusement sa personnalité pour se rassurer de ne pas être une « mauvaise personne » : faire du mal aux autres, avoir une sexualité déviante, ne pas respecter sa religion…
• Éviter des lieux, des personnes ou des activités en lien direct ou indirect avec ses craintes
• Répondre dans sa tête à la « petite voix » obsessionnelle pour lutter contre ses affirmations sur ce qui créé de la peur chez la personne concernée (comme argumenter avec la « petite voix » pour lui prouver ne pas être homosexuel dans le contexte du TOC homosexuel)
• Compulsion d’évitement : essayer de détourner délibérément l’attention des pensées qui font peur et créent de l’angoisse
• Chercher de la réassurance auprès de son entourage pour « se prouver » que l’événement redouté ne se produise pas….

Le TOC du couple, connu également sous le nom « ROCD » (« Relationship Obsessive-Compulsive Disorder ») est un trouble obsessionnel-compulsif qui se caractérise par des pensées et ruminations obsessionnelles ainsi que des comportements compulsifs liés à la relation amoureuse.

Dans le cas du TOC du couple, une personne qui en est atteinte souffre d’une peur obsédante de :

• Ne pas être avec la bonne personne
• Ne pas ressentir de l’amour pour son partenaire
• Ne pas être aimée ou suffisamment « bien » pour l’autre
• De remettre constamment en cause la relation et/ou son partenaire
• Tromper son partenaire ou tomber amoureux de quelqu’un d’autre
• …

On distingue globalement deux types du TOC du couple :

1. L’obsession de la relation : ici, les pensées intrusives et compulsions tournent autour de la « qualité » et de la « santé » de la relation
2. L’obsession du partenaire : les pensées et rituels sont concentrés sur les attributs physiques et mentaux de son partenaire pour tenter d’être « sûr » de son choix

Parmi les compulsions, la personne qui doute va chercher à scanner et à analyser, avec précision, chaque interaction qu’elle va avoir avec son partenaire pour y trouver des signes et des indices sur l’état de sa relation. Elle va aussi constamment chercher à comparer sa relation à celles des autres.  

Comme dans tous les TOC, la personne souffrant du TOC du couple cherche, avant tout, à se débarrasser de ses angoisses. Ces angoissent, elles, sont générées par la peur chronique de l’incertitude et de ne pas parvenir à ce que tout soit « parfait ».